Astrophotographie en Alsace

Test de la Meade DSI III

Vous en conviendrez, l'imageur le plus performant pour le ciel profond est pour l'instant la "caméra" CCD (Il faudrait dire capteur CCD le mot caméra étant une transposition de l'anglais). Il y a toutefois un point sur lequel ce type d'équipement est loin d'être parfait : c'est, leur prix ! Alors quand un capteur de dimensions et caractéristiques intéressantes arrive sur le marché pour moins de 1000 €, on est en droit de se demander si les performances en question sont bien au rendez vous !

Les différentes versions
La DSI III existe en deux versions majeures : couleur ou monochrome, la version monochrome étant disponible avec ou sans la barette de filtres LRGB. La version dont il est question dans cette page est la monochrome sans filtres. A savoir que la barette porte filtres est quand même livrée nue avec la version sans filtres. Ce qui est fort pratique pour ceux qui disposent déja de filtres. Ce fut une bonne surprise pour moi.

Caractéristiques techniques de la DSI III Pro

Déballage
L'emballage est costaud, tous les éléments sont soigneusement emballés de manière individuelle et calés dans un moule en plastique transparent. Tous les cables nécessaires sont fournis, pour les possesseurs d'une monture meade, un cable autostar est également livré. Le boitier tout métal est laid (question de goût) mais semble solide, un généreux dissipateur thermique occupe toute la partie arrière de l'engin. Je rappelle que le refroidissement est passif. Et qu'il y a une sonde de température près du capteur.

Montage sur l'instrument
La sortie du capteur est au standard T/M42 et un adptateur T=>31,75mm est fourni. L'ensemble est ainsi adaptable à la plupart des configurations existantes. Attention si vous possédez un instrument avec un foyer très à l'intérieur, le back-focus est au minimum de 24mm avec le porte filtre en place. Assurez vous de pouvoir faire la mise au point.

Montage des filtres
Le montage est globalement intuitif et facile si l'on est un tant soit peu averti. Je vais par contre m'attarder un peu plus sur le porte filtres : Celui-ci accepte des filtres montés standard 31,75 mm, peu importe leur épaisseur il y a de la place à revendre. Pour visser ces derniers, il faut séparer la partie plastique de la partie métallique et ensuite ne pas avoir les doigts trop gros pour la suite. Ouf ! c'est fait encore un peu de sueur pour remettre le plastique en place, et voila ! La barette glisse bien dans son support et des petits crans réglables permettent de sentir que le filtre est "en face du trou" .

Le logiciel
Ca commence par une bonne impression : l'installation se passe bien. Par contre l'utilisation est bien moins enchanteuse, je trouve que le soft n'est vraiment pas intuitif. Il faut bien lire le manuel d'utilisation. Ensuite c'est la fête : plantages réguliers, les options sautent à chaque redémarrage j'en passe et des meilleures. Parmis les points positifs : un mode tout automatique (débrayable) pratique pour les débutants, une gestion des darks en fonction de la température du capteur, un alignement presque automatique des images. Pour aborder les choses plus sérieuses il faudra utiliser un logiciel digne de ce nom. La caméra commence à être prise en charge dans les logiciels dont Maxim/dl, Nebulosity, PHD Guiding ...

Le bruit Dark de 120 secondes

Bon en principe un capteur de CCD c'est refroidi, eh ben là non. Mais ça on le savait et c'est pour ca que c'est moins cher. J'étais un peu sceptique au départ, mais c'est vrai que le bruit est plutôt bien maitrisé. Une image valant mieux que mille mots, je vous ai mis ci-contre un dark résultant de 3 x 120s. Pas beaucoup de pétouilles mais un effet pré-ampli très présent qui bien sûr disparait au traitement au détriment de précieuses informations. Après on s'y fait vite et on peut même s'amuser à cadrer les objets de sorte qu'il n'y ait pas de zone "importante" dans les secteur du pré-amp.

Quelques brutes

Setup lors des prises de vue : Orion 80/600 + réducteur télévue 0.8x.
120 secondes en Ha
120 secondes en OIII
120 secondes en S2

Les points faibles

En conclusion
Je pense que cette petite caméra est intéressante pour l'amateur qui veut dégrossir la technique CCD. Les performances ne sont pas celles des ténors de sa catégorie, mais je pense qu'elle tire bien son épingle du jeu et qu'il y a de quoi se faire plaisir et beaucoup apprendre pour un tarif modéré par rapport à ses concurentes. Si plus tard on souhaite aller plus loin avec une CCD plus large ou performante, la DSI pourra toujours être recyclée en caméra de guidage ou avec un fisheye en "whole sky".